Budgets et perspectives

Août 2022 éditorial

Les mois d'été sont souvent mis à profit pour faire le bilan de la première partie de l'année, vérifier où en sont les projets les plus importants et définir des objectifs et des stratégies pour la deuxième partie.

Nous passons ensuite aux résultats importants de Choose France 2022, qui a présenté des projets d'une valeur de 6,7 milliards d'euros actuellement actifs sur le territoire français, avec 4000 emplois en jeu, et un rôle central dans l'investissement d'entreprises italiennes telles que STMicroelectronics, Trenitalia et Zambon Farmaceutica, aux prévisions de croissance des grandes marques de luxe françaises et italiennes, de plus en plus homogènes en termes de stratégie, au semestre record réalisé par Thales, avec une augmentation de 7,7 % du chiffre d'affaires qui se reflète également dans les résultats croissants de Thales Alenia Space, une importante JV en cours avec Leonardo.

Les difficultés du moment ne semblent donc pas affecter négativement les perspectives de collaboration franco-italienne dans divers secteurs, particulièrement importants dans les secteurs plus stratégiques liés à l'innovation sur lesquels le Traité du Quirinalqui a défini des objectifs et des méthodes opérationnelles sur lesquels nous devrons développer un engagement maximal.

Parmi celles-ci, la question la plus sensible semble être celle de la transition énergétique, pour laquelle il sera nécessaire de minimiser les risques et de définir l'action commune la plus étroite possible entre la France et l'Italie.

La redéfinition du bouquet énergétique implique de travailler sur une politique de sécurité d'approvisionnement visant en particulier les quadrants de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient, ainsi que sur une stratégie commune en matière de sources propres, y compris l'hydrogène et l'énergie nucléaire de nouvelle génération.

Le délai dans lequel les énergies renouvelables pourront remplacer les combustibles fossiles ne sera pas court, et nous devons en être conscients, mais ralentir l'élan que l'Europe a adopté avec RePower EU serait une grave erreur. Il faudra plutôt définir une voie de rapprochement très prudente, capable de se concentrer sur les sources propres les plus à même d'accélérer la décarbonisation, et de stimuler au maximum le secteur de l'électricité. Tout cela nécessite un développement adéquat du secteur de la R&D et une solide politique de collecte des investissements sur laquelle la France, leader européen en matière d'investissements directs, a beaucoup à dire, et sur laquelle l'Italie commence enfin à s'engager.

Le second semestre 2022 sera très important pour prendre les décisions qui auront un impact sur l'avenir immédiat de l'Europe et sur la collaboration entre la France et l'Italie, dans la lignée du Traité du Quirinaljouera un rôle important pour montrer la voie à suivre.

Fabrizio Maria Romano, Président d'irefi