Des engagements à renforcer

L’hypothèse d’une ligne d’action commune entre la France, l’Allemagne et l’Italie dans le domaine international fait de plus en plus son chemin. Cet été, lors d’une rencontre entre les ministres français et allemand de l’économie et le ministre italien de l’industrie, la coordination au sein des groupes de travail du G7 et la discussion au niveau de l’UE sur le CRMA (European Critical Materials Act) ont notamment été abordées.

Il s’agit d’initiatives importantes qui servent également à élargir les accords bilatéraux existants entre la France et l’Allemagne, d’une part, et la France et l’Italie, d’autre part, et à identifier les secteurs stratégiques dans lesquels il conviendra de créer des collaborations continues dans une perspective européenne et pas seulement liées aux urgences du moment.

Nous avons souvent parlé de l’importance d’une action conjointe de la France et de l’Italie sur les thèmes des PIIEC et de la R&D et, plus généralement, sur ceux de l’innovation, qui sont tournés vers l’avenir et vers la capacité de l’Europe à assumer une véritable souveraineté dans certains domaines où elle a été jusqu’à présent dépendante de ressources et de technologies externes. Nous avons également essayé, à travers les initiatives IREFI de cette année, d’identifier un certain nombre de thèmes qui, conformément aux recommandations et aux lignes de développement contenues dans le Traité du Quirinal, pourraient donner lieu à une série de collaborations fructueuses entre nos deux pays.

Dans le cadre de ce travail, il semble opportun d’élargir notre regard vers un domaine qui, à bien des égards, est lié à celui de l’innovation et de la collaboration entre la French Tech et l’Italian Tech, celui de la Défense et de l’Aérospatial. Il existe déjà d’importantes collaborations dans ces deux secteurs, en particulier dans la marine et dans l’exploration spatiale, où la France et l’Italie sont des pays leaders en Europe, mais la situation géopolitique internationale, en particulier dans la zone méditerranéenne, suggère la nécessité de trouver d’autres formes de collaboration renouvelées.

Les accords signés en juin au Bourget entre la France et l’Italie pour moderniser les frégates de défense aérienne, et en particulier celui qui concerne la feuille de route sur les capacités en matière d’acquisition et l’identification des programmes de coopération possible entre les parties, constituent un point de départ important et contribuent à passer des bonnes intentions aux faits.

En tout état de cause, quel que soit le domaine dans lequel cette collaboration pourra produire des résultats importants, il sera bon pour l’Italie de prêter attention à la nécessité d’attirer de plus en plus d’investissements pour soutenir les projets de développement. Certaines initiatives ont été prises dans ce sens, et les synergies nécessaires doivent être construites autour d’elles pour nous renforcer dans des domaines où, même d’un point de vue constamment européen, il n’est pas possible de faire cavalier seul.

Fabrizio Maria Romano, Président de l’IREFI